Projet expérimentation PATHOSOL

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Lutte contre les agents pathogènes des sols en cultures légumières

Rédaction

Claire NICOLAS, technicienne d’Expérimentation en maraîchage

Cultures travaillées

Toutes cultures

Objectif du projet

Evaluation de différentes techniques dans la lutte contre les agents pathogènes du sol :

  • L’utilisation des engrais verts  en plein champ et sous abris,
  • Des techniques de solarisation et de biofumigation,
  • Le greffage et les biostimulants pour les cultures de type aubergine.

Résulats

L’utilisation des engrais verts en plein champ et sous abris

Des espèces comme le seigle et l’avoine produisent une bonne biomasse en peu de temps, et explorent bien le sol. Les légumineuses doivent être semer en mélange avec d’autres familles botaniques. Le millet, moha et sorgho sont adaptés pour une interculture en conditions très chaudes et sèches ou sous abri.

Les différents compartiments de la matière organique sont en évolution rapide au regard des 3 années d’étude. Les rotations rapides et le travail du sol fréquent induisent une évolution rapide de la Matière Organique Totale. L’engrais vert est un réel apport d’azote (50-100 uN/ha) durant les 6-8 semaines qui suivent sa destruction sauf en sol sableux. La structure du sol est bonne dans tous les types de sol et on observe une bonne colonisation du système racinaire de l’engrais au niveau de tous les horizons pédologique sur 60-70 cm. Son action décompactante est aussi très importante. Concernant les lombrics, indicateur de vie biologique, l’aspect discriminant reste le travail du sol.

Cette étude avait également pour objectif d’évaluer l’impact d’engrais verts sur les propriétés de sols sableux. A l’issue de deux années de suivi d’une parcelle, nous ne sommes pas en mesure de valider la méthode des engrais verts comme moyen d’agir sur ces sols avec nos méthodes de mesures.

Au vu des 3 années d’expérimentation, les indicateurs qui apportent un éclairage complémentaire sur le sol au niveau physique, chimique et biologique sont : le profil pédologique, les analyses chimiques de sol et de matière organique et l’analyse pathogène.

L’objectif à terme était d’évaluer les engrais verts en tant que moyen de maîtrise indirecte des bioagresseurs telluriques en production maraîchère nantaise. Nous ne sommes pas en mesure de valider la méthode des engrais verts à cette fin.

Des techniques de solarisation et de biofumigation

Pour une solarisation efficace, la période du 15 juin au 15 juillet, où les durées de jours sont les plus longues, est particulièrement adaptée. Sur cette même période, une solarisation en plein champ permet de réduire la pression en adventices dans les parcelles, même avec de réchauffement faible du sol (moins de 40 h au-dessus de 40°C). L’effet sur les pathogènes est moins net.

Une biofumigation tardive sous abri avec moutarde brune cultivée en juillet et suivie d’une solarisation en août est envisageable avant une culture d’automne comme la carotte botte. La solarisation pendant 3 semaines ne permet pas d’atteindre un cumul de températures aussi important que si elle est réalisée plut tôt, mais le réchauffement du sol est suffisant pour activer la décomposition de la moutarde brune et la libération des composés actifs, pour une fumigation du sol. La biofumigation assure une levée homogène du semis de carotte, un bon rendement et une bonne qualité à la récolte. La désinfection du sol est complémentaire au désherbage chimique classique en réduisant le stade de graines susceptibles de germer une fois l’effet du désherbant passé. En cela, l’essai montre que la biofumigation parvient quasiment à la même maîtrise que la désinfection au métam sodium.

Le greffage et biostimulant pour les cultures de type aubergine

Au terme de trois années d’essais qui ont permis de mesurer l’intérêt d’un porte-greffe Solanum torvum STT3 (Vilmorin) et l’apport cumulé d’activateurs de la vie du sol, on peut tirer les conclusions suivantes :

Le greffage sur STT3 permet un gain important de rendement par rapport à la culture sur pieds francs. Le porte-greffe STT3 a des exigences pour un climat chaud, ce qui peut faire peiner les plantes en cas d’été frais. Mais STT3 n’apporte pas de réponse intéressante dans la protection contre la verticilliose.

La répétition des apports des 3 activateurs testés (VERTAL, KANNE, BACTERIOSOL) semble faire bouger certains équilibres dans le sol en faveur d’une amélioration de la vie biologique. La conséquence porte sur une modification de l’équilibre des plantes (port végétatif, dynamique du système racinaire) ce qui est surtout observé pour BACTERIOSOL. Ces observations ne sont pas suivies d’effets significatifs sur les performances de la culture mesurés dans ces essais. Pour les plantes non greffées susceptibles d’être les plus stressées, des tendances semblent néanmoins apparaître sur le rendement. Il n’y a aucun intérêt des 3 activateurs pour le rendement en cas de greffage ; ces 3 activateurs n’apportent pas non plus de solution à la verticilliose.

Contact