Projet expérimentation PICHAMP

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Protection biologique intégrée sur les cultures de plein champ caractéristiques des Pays de la Loire

Rédaction

Claire NICOLAS, technicienne d’Expérimentation en maraîchage

Cultures travaillées

Poireau primeur, radis et légumes bottes, mâche et jeunes pousses.

Objectif du projet

Amélioration des connaissances et développement de techniques de Protection Biologique Intégrée pour les ravageurs suivants :

  • Thrips et mouches mineuses en cultures de poireau primeur
  • Mouches mineuses en cultures de poireau primeur
  • Altise en cultures de radis
  • Mouches des crucifères et /ou des semis en cultures de radis.

Résulats

Thrips poireau primeur

Le piège englué bleue reste la base du suivi des vols de thrips, et aucun modèle existant n’est adapté à la prédiction du vol.

Il est encore difficile de préconiser la Protection Biologique Intégrée par inondation contre le thrips. Un seuil de nuisibilité de 10 thrips par plaque a été décidé pour s’intégrer au principe de la PBI. Il s’est avéré que l’association des trois stratégies, c’est-à-dire, produits phytosanitaires, Macrocheles robustulus et la couverture du sol, est efficace pour lutter contre le thrips du tabac. Pour la mise en place de cette technique, il faut compter 15 000 €/ha pour l’acarien Macrocheles robustulus avec une dose de 1000 individus/m², ainsi qu’entre 4900 € et 6 700 € pour un mulch (respectivement miscanthus et chanvre) et 500 € de traitements phytosanitaires (n=5). Ces traitements sont déclenchés quand le seuil de nuisibilité est atteint. Le tout s’élevant à plus de 20 000 €/ha contre 1 000 € pour le Référence Producteur (n=7 traitements phytosanitaires).

Concernant la mise en place d’aménagements en bordure de parcelle (bande fleurie, bande de légumineuses, haie..), ces derniers ont une action relativement faible sur le processus de régulation naturelle des populations du thrips du tabac. Il serait peut-être envisageable de l’association à des techniques culturales particulières favorisant la dispersion la dispersion et l’action des auxiliaires au sein même des cultures. 

Mouche mineuse poireau primeur

Son cycle comporte deux générations par an, séparées de deux périodes de pause au stade pupe : le repos hivernal (dans les poireaux sous forme de pupe) et la diapause estivale correspondant à une absence d’adultes. Le premier vol est étalé d’avril à juin et le second vol débute fin août et cela jusqu’en novembre.

Les ciboulettes sont un bon indicateur du vol des mouches mineuses mais ne permettent pas de mettre en évidence l’intensité de celui-ci. Les plaques jaunes permettent une estimation de la pression du ravageur mais sans aucune certitude concernant l’espèce visualisée sur la plaque. Les bols, quant à eux, donnent la possibilité d’étudier ces différents critères d’identification.
Il a été montré que les conditions climatiques influençaient le cycle biologique de la mouche mineuse. En effet, à 16°C jour / 13°C nuit, les premières émergences de mouches sont observées en moyenne 111(±9) jours après oviposition, ce qui est équivalent avec les températures de l’ordre de 20°C jour / 15°C nuit (116±2). En revanche, en conditions non contrôlées (plus fraîches), cette durée est significativement plus élevée soit 144(±12) jours en moyenne. Cette différence est d’autant plus notable sur la plage d’émergence du ravageur allant de 11(±5) jours en moyenne pour 16°C / 13 °C à 40(± 8) jours en conditions non contrôlées. Ainsi, les températures influencent la date de première émergence mais également la plage d’émergence c’est-à-dire la durée entre l’apparition des premiers et des derniers individus (Figure 10).
Enfin, l’essai de certains produits utilisables en agriculture biologique pour lutter contre les mineuses, que ce soit du spinosad ou du talc, ne se sont pas révélés efficaces contre ce ravageur.

Altise radis

Les attaques sur cultures sont généralement recensées à la fin du printemps (mai – juin) mais elles peuvent se décaler dans le temps en fonction des conditions climatiques car les altises se développent préférentiellement par temps chaud et sec. Suite aux collectes puis aux identifications, il ressort qu’il existe cinq grandes espèces d’altises rencontrées en Pays de la Loire avec chacune des cycles de développement différents, engendrant un risque continuel pour les cultures de radis. Ces dernières sont retrouvées dans des proportions différentes :

 Phyllotreta atraPhyllotreta cruciferaePhyllotreta nigripesPhyllotreta vittulaPhyllotreta consodrina
Sortie d’hivernationDès le redouxDès le redouxDès le redouxMars-avrilAvril
PonteFin mai-début juinAvril à juinAvril à juin ?Mai juin au pied des plantesAvril-début juillet
LarveMineuse de racineMineuse de racineMineuse de racineNon mineuse, se nourrit de racine?
NymphoseDans le solDans le solDans le sol ?Dans le sol ??
Emergence de la 1re générationFin juillet-début aoûtFin juin-début aoûtFin juin-début juillet ?Juillet-aoûtJuillet (+2e génération sept)
HivernationMois les plus froids?Mois les plus froidsAu niveau du sol ou sous les écorcesOctobre
Plantes hôtes associéesChoux, navet, radisChoux, navet, radisChoux, navet, radisGraminéesCrucifères (moutarde)

 

La moutarde brune permet d’attirer les altises d’une culture de radis sur une distance d’environ 6 à 8 mètres. Une bande de moutarde de chaque côté d’une culture permettrait de la protéger sur environ 15 mètres de large. Cependant, la surface nécessaire pour la mise en place de cette technique est incompatible avec la rentabilité économique.

Les traitements à l’argile ont pour but de blanchir les feuilles et ainsi perturber le cycle de l’altise : le plus efficace correspond à des quantités importantes d’argile de l’ordre de 15kg/ha. L’argile n’engendre aucune perturbation de la croissance de la plante mais elle doit être appliquée toutes les semaines du fait que ce produit soit rapidement lessivé par l’irrigation, les pluies ou encore la rosée. Par ailleurs, son application doit être d’au moins 500L/ha sinon il y a un risque de colmatage des buses. Cependant, lors de forte pression du ravageur et/ou de mois chaud (beaucoup d’irrigation), l’effet du blanchissement perturbe moins l’altise entrainant un niveau d’attaque plus élevé.
Pour la lutte contre l’altise du radis, les infradoses de sucre fournissent des résultats intéressants en cas de faible pression du ravageur mais dès que celle-ci augmente, l’efficacité potentielle semble décrocher rapidement. L’association du Karaté Zéon et d’Appétyl (phagostimulant) n’améliore pas de manière significative l’efficacité du traitement.

Mouche crucifères et/ou semis en culture de radis

M. robustulus survivrait sur deux cultures consécutives mais montre une efficacité uniquement lorsque la pression est faible. Le coût de cette mise en place reviendrait pour une dose de 100 acariens/m² à 1500€/ha et pour 250 acariens/m² à 3 750€/ha.

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