Projet expérimentation PIDELIA

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Maîtriser Delia radicum en cultures de Brassicacées racines stratégies innovantes et respectueuses de l’environnement

Rédaction

Claire NICOLAS, technicienne d’Expérimentation en maraîchage

Cultures travaillées

Navet, Radis Noir, Rutabaga.

Objectif du projet

  • Protection Biologique Intégrée – Evaluation de l’efficacité d’auxiliaires
  • Modèle SWAT – Réglages
  • Evaluation de l’efficacité d’un insecticide sans résidu, le BTN-G
  • Définir l’action répulsive ou attractive de substances naturelles
  • Evaluation de la combinaison de stratégies de protection

Résulats

Protection Biologique Intégrée – Evaluation de l’efficacité d’auxiliaires

L’acarien prédateur du sol est utilisable de préférence sous abri avec l’ajout de mulch comme substrat de survie. Cependant, son utilisation ne permet pas d’avoir une gestion de la pression en mouche du chou satisfaisante pour répondre aux besoins commerciaux.

L’utilisation de nématodes en lutte n’apporte pas de gain à la culture.

Concernant le champignon entomopathogène, toute la difficulté de travailler avec ce type d’auxiliaires est le bon positionnement du traitement avec la présence du ravageur et de mettre en oeuvre des conditions d’application efficaces à la survie et au maintien de ce type de champignon (température et hygrométrie suffisantes).

Modèle SWAT – Réglages

Les premières émergences du printemps que l’on qualifie plus communément de 1er vol de la mouche du chou sont travaillées à l’aide de 3 outils : l’utilisation de cages à émergence, le calcul de la somme de températures ainsi que l’utilisation d’un modèle prédictif de la dynamique de population SWAT1.

Il apparaît après ces 3 années de projet qu’il est nécessaire d’avoir des cages à émergence stockées en hiver sous abri et l’autre moitié stockées en plein champ afin d’avoir une émergence de mouches qui fournisse un signal d’alerte en lien avec les différents systèmes de production des producteurs. Pour 2013 et 2014, les premières émergences dans les cages sont en totale adéquation avec les relevés de piégeage terrain.

Selon la bibliographie, nous savons que le 1er vol de la mouche du chou est lié à une somme de températures de 300 Degré Jours en base 4. Ce calcul a donc été fait pour chaque année du projet avec des températures en plein champ et sous abri.

Le modèle SWAT avec les réglages actuels, est tout à fait prédictif (en combinaison avec les 2 autres outils bien entendu) pour le 1er vol de la mouche du chou dans le bassin de production étudié.

Au regard des 3 années de projet, il est important de préciser que les 3 outils permettent une bonne prédiction du 1er vol de la mouche du chou. Cependant, lors d’une année atypique d’un point de vue climatique, la lecture croisée des différents outils de prédiction est indispensable et doit être couplée aux piégeages d’adultes installés en exploitation.

La principale difficulté au terme des 3 années d’expérimentation est de prédire efficacement le 3e vol de la mouche du chou. Ce 3e vol est important car il se déroule lorsque des cultures d’importance commerciale sont en place. Les cages à émergence et les sommes de températures ne sont plus utilisables à ce niveau-là. Par contre, SWAT et le piégeage d’adultes sont utilisés pour chaque essai impliquant le positionnement de traitements des parties aériennes. Au total, SWAT est venu en appui sur 9 expérimentations. Pour 2012 et 2013, les traitements ont pu être positionnés avant le pic ou tout du moins encadraient la phase de vol de la mouche.

La climatologie est un facteur important dans la prévision. En effet, sur des années atypiques comme on a pu avoir sur 2014 avec un hiver 2013/2014 peu froid et un été froid et pluvieux, les outils à notre disposition ne permettent pas toujours de coller à la réalité du terrain et ainsi les prévisions sont beaucoup plus incertaines.

Après le 1er vol, il y a de multiples générations de mouches qui s’entrecroisent et il est parfois difficile d’avoir une lecture claire des piégeages sur le terrain. Le vol est visible a posteriori lorsqu’il est passé. Ainsi, il serait nécessaire d’augmenter l’échantillon de sites de piégeage afin de lisser les bruits de fond des différentes générations pour identifier le principal vol.

Evaluation de l’efficacité d’un insecticide sans résidu, le BTN-G

Le BTN-G a été testé en année 1 du projet sans résultat d’efficacité, un autre insecticide a donc été testé : ECOguard. Ce produit, à base d’ail, s’utilise sous deux formulations : en granulés composé à 45 % d’actifs de polysulfure et en liquide composé de 100 % d’actifs de polysulfure. Les résultats sont discutables car nous avons gardé la combinaison du produit avec la mise en place d’un voile. Cependant, une telle construction de plan d’expérimentation, avec ou non l’utilisation de voiles, contrecarrent les opérations culturales de la culture. Néanmoins, les résultats sur navet sont intéressants. Contrairement à l’essai en Grande Bretagne, la formulation la plus efficace sur navet semble être le produit liquide. En effet, l’application des granulés est compliquée en cours de culture à cause du feuillage ce qui n’est pas le cas en radis rond.

Définir l’action répulsive ou attractive de substances naturelles

Barrières physiques : Le mulch et l’hydromulch

L’hydromulch a été testé dans deux essais à l’automne 2013 sur navets bottes sous abris et radis noirs de plein champ. Aucun effet sur les dégâts de mouches du chou à la récolte n’a pu être observé. Un mulch de miscanthus a également été testé dans quatre essais. Cette technique utilisée seule n’a pas non plus permis d’obtenir des résultats.

Répulsif visuel : l’argile

Les essais menés dans le cadre du projet PIDelia n’ont pas permis de mettre en évidence d’effet répulsif visuel de l’argile. Cependant, l’application de ce produit n’a été optimisée qu’en dernière année de projet. Maintenant que l’application est maîtrisée, d’autres essais doivent être menés pour valider ou non une efficacité du produit avec des pressions en mouches du chou plus faibles.

Répulsifs olfactifs : Produits commerciaux et huiles essentielles

La diffusion d’huile essentielle de pin permettait de réduire significativement les dégâts à la récolte par rapport aux autres modalités, 90 % de navets véreux contre 100 % sur les autres modalités. Cependant, ce résultat n’a pas pu être confirmé l’année suivante même en augmentant les doses. De plus, ce résultat est significatif au niveau statistique mais les dégâts restent encore trop importants d’un point de vue commercial. Un travail reste à mener pour optimiser la diffusion.

En ce qui concerne les essais d’huiles essentielles en pulvérisation, un seul essai a été mené en 2013 qui n’a pas permis de mettre en évidence une efficacité. De plus, les huiles essentielles appliquées en pulvérisation avaient une durée de rémanence trop courte. C’est pourquoi, il a été choisi de les associer avec l’argile pour ce type d’application.

La capsule répulsive à base de salicylaldéhyde permettait une réduction des piégeages au niveau des bols mais n’avaient pas d’impact sur les dégâts à la récolte. Cette piste a donc été abandonnée. Un autre produit en développement au sein de la société Vivagro a également été testé en 2014 mais des problèmes techniques lors de l’essai n’ont pas permis de conclure sur l’efficacité du produit.

Evaluation de la combinaison de stratégies de protection

L’argile a été combinée aux huiles essentielles en pulvérisation, la combinaison de ces deux produits n’a permis de réduire significativement les dégâts à la récolte.

Le mulch a également été testé avec deux produits de biocontrôle : des acariens prédateurs et un champignon entomopathogène. Le but étant à la fois de combiner l’effet des deux méthodes mais aussi de fournir un environnement favorable à l’acarien et au champignon. Des résultats encourageants ont été obtenus avec l’acarien. Avec le champignon, des problèmes de levées ont été rencontrés ne permettant pas de conclure.
Face au manque de méthode alternative efficace, le voile a également été réintroduit dans un certain nombre de stratégies. Des résultats encourageants ont été obtenus en le combinant avec un produit à base de jus d’ail, ECOguard®. Le voile a été retiré trois semaines avant récolte, les applications du produit à base d’ail ont pris le relais. Cette modalité a permis d’obtenir des niveaux de dégâts équivalents au témoin voilé de la levée à la récolte.

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