Projet expérimentation ATILA

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Amélioration des techniques d’implantation des cultures légumières et adaptation des pratiques

Rédaction

Claire NICOLAS, technicienne d’Expérimentation en maraîchage

Cultures travaillées

Toutes cultures

Objectif du projet

  • Améliorer la structure du sol par la mise en place de couvert
  • Evaluer l’impact de différents modes de préparations de parcelles

Résulats

Améliorer la structure du sol par la mise en place de couvert

Effet des couverts hivernaux

Les essais ont montré l’importante de la date de semis sur la qualité du couvert et sur son intérêt agronomique : après le 15 octobre ; les couverts se développent trop lentement pour assurer une bonne production de biomasse et des mauvaises herbes peuvent lever dans les parcelles, ce qui occasionne du salissement. L’intégration d’une graminée dans le mélange d’espèces semées est un plus pour leur puissance racinaire et leur pouvoir structurant sur les 20 premiers centimètres de sols.

L’association avoine/phacélie/lin, semée début octobre et détruite en février, a permis de limiter la présence de limaces sur les salades plantées fin mars de façon satisfaisante. Le sol après la destruction du couvert est également plus facile à travailler qu’un sol nu et il y a moins d’adventices dans les passe-pieds pendant la culture de salades.

Effet des couverts estivaux

Les essais ont montré l’importance du choix des espèces selon la date de semis. Sur la première quinzaine de mai, les bases sorgho/moha ou avoine/seigle peuvent convenir alors qu’à partir du 15 mai la base sorgho/moha est à privilégier pour assurer un couvert satisfaisant. Sur ces périodes estivales, pas d’intérêt « azote » de l’association avec une légumineuse type trèfle.

Les couverts d’été permettent de structurer du sol. Cet effet est encore visible 7 mois après destruction des couverts, avec une meilleure infiltration de l’eau. Quelle que soit les espèces composant le couvert, il y a un effet positif net sur le rendement et la qualité des cultures de mâche suivante, notamment en conditions limitantes. Cet effet est visible dès la 1ère année de mise en place d’un couvert. Le couvert a également un effet sur la fertilité chimique du sol, avec une période de mobilisation de l’azote plus ou moins longue selon le couvert puis des pics de minéralisation à l’automne et persistant jusqu’au printemps et la troisième culture de mâche. L’effet sur la fertilité biologie du sol est par contre difficile à quantifier après seulement 3 ans de projet.

Evaluer l’impact de différents modes de préparations de parcelles

Préparation de parcelles

Les essais de diminution de travail du sol (Maraichage Sol Vivant) ont permis la validation d’un itinéraire technique de production pour les cultures d’automne plantées. On constate après quatre années d’essai une amélioration de l’infiltration de l’eau, une structuration verticale du sol lors des profils réalisés. Les apports d’amendements et de matières organiques par les couverts sont assez importants et pourtant assez rapidement « digéré » par le sol, signe d’une bonne activité biologique. Cependant, ce type d’itinéraire de production ne permet pas la gestion d’adventices comme le liseron.

Les essais de préparation de sol ont permis de valider l’importance d’une préparation avec un travail de décompaction en profondeur puis une préparation d’un lit de plantation avec un outil rotatif type “cultirateau”. Les meilleurs rendements ont été observés, dans le contexte pédoclimatique de l’essai, en associant cette combinaison de travaux de sol avec le recours à un paillage plastique réutilisable de type toile tissée. Le créneau de plantation des potimarrons s19 à s22 ressort comme celui permettant de bons rendements.

L’effet de deux couverts végétaux (un mélange de graminées et un mélange de légumineuses) et de trois modes de travail du sol (destruction des couverts végétaux à la rotobêche, avec une bâche d’occultation ou avec la technique du strip-till) a été évalué sur cultures de chou-fleur et  de céleri. Le type de couvert végétal utilisé n’a pas eu d’effet significatif sur le rendement des cultures. Les meilleurs rendements ont été obtenus dans les parcelles où les cultures ont été plantées après avoir occulté le sol pendant 95 jours et dans celles où les cultures ont été plantées après le passage d’une rotobêche. Dans toutes ces parcelles, la biomasse fraîche et sèche est significativement plus élevée que dans les parcelles où les cultures ont été plantées après le passage d’un strip-till (phénomènes de tassement de sol). Par ailleurs, l’activité des vers de terre dans le sol s’est révélée beaucoup plus forte dans les parcelles occultées. Il est possible que dans cette modalité, l’activité des vers de terre a remplacée efficacement le travail mécanique du sol à l’aide d’une rotobêche. Enfin, aucune des modalités étudiées n’a eu d’effet significatif sur le niveau d’infestation des cultures par les ravageurs.

Apport de matière organique

Les essais d’apports de produits organiques commerciaux, menés en conditions semi contrôlées sur mâche (caissettes, serre horticole), montrent que la libération des engrais organiques se déroule sur les deux cultures dans le cas de cycles estivaux, courts.  L’azote apporté par engrais organiques liquides ont tendance à être plus rapidement disponible que celui apporté sous forme solides. On observe également un comportement différent selon le type de sol.

Les essais menés en plein champ (engrais organiques majoritairement solides) confirment que la cinétique de libération est variable selon le type de sol. Elle varie aussi selon la composition des engrais : avec deux grandes familles. Ceux contenant beaucoup de produits d’origine animale labile (fiente, peau,….) travaillent assez vite (début de minéralisation en 4 à 10 jours). Ceux d’origine végétale minéralisent plutôt à partir de 10 à 15 jours post application, selon les conditions climatiques.